Aircelle confirme son engagement envers les jeunes au Maroc - 22 avril 2010
Aircelle, groupe Safran, renouvelle pour 2010 son soutien à Enfance Maghreb Avenir pour son projet Collège Dakhla à Nouaceur au Maroc.
Convaincu par l’initiative d’un de ses salariés Armel Vrac, Aircelle Maroc, filiale marocaine d’Aircelle, s’inscrit ainsi dans la démarche citoyenne et les valeurs du groupe Safran. La société a en effet décidé de reconduire son soutien financier à l’association Enfance Maghreb Avenir (E.M.A.) pour ses travaux de réhabilitation du collège Dakhla dans le cadre de son plan pluriannuel. Le projet ambitieux de l’association comprend des travaux sur les sanitaires du collège ainsi que la création d’une salle polyvalente. A ce jour, les travaux sont réalisés à 30 %.
L’Association E.M.A. a été crée le 30 janvier 2006 à la suite du programme « Initiative Nationale pour le Développement Humain » (INDH) lancé en janvier 2006 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Depuis cette date, E.M.A. collabore étroitement avec l’Education Nationale dans le cadre d’un partenariat signé avec la Délégation Provinciale de Nouaceur. Les domaines d’activités de l’association sont la scolarisation des enfants des bidonvilles et l’aménagement d’écoles, collèges et lycées défavorisés. Sa présidente fondatrice est Najate Limet.
Aircelle soutient également la participation d’Armel Vrac au 25e Marathon des Sables du 2 au 12 avril 2010. Armel Vrac court sous les couleurs d’Enfance Maghreb Avenir sur cette course qui a la réputation d’être l’une des plus dures au monde. La société, soucieuse d’être un acteur solidaire au Maroc et suivant ainsi les valeurs du Groupe Safran, s’associe aux nombreuses actions de solidarité menées à cette occasion.
Les chiffres :
16 semaines d'entrainement, 542km de course à pied, moy: 34km par semaine, semaine max : 74km;
250km parcourus;
3 petites ampoules, 1 ongle qui va sauter;
4l de sérum phy sous perfusion;
53h07 de course / Position : 610ème / Moyenne : 4.69km/hr;
N°14, une tente génial;
10 000,00€ décroché pour l’action de l’association Enfance Maghreb Avenir, tout ça en valait bien la peine.
Derrière les chiffres :
Une semaine après l’arrivée plusieurs sentiments me traversent l’esprit.
La fierté :
Celle d’avoir été au bout de cette semaine après un premier jour de course plus que difficile. Plus que la forme traduite par cette 610ème place c’est le fond qui me contente. Malgré le doute, mes petits pépins physiologiques, la perte de motivation après la grande étape j’ai tenu. Certes je finis loin de mon objectif qui été d’intégrer le top 200 mais au moins l’objectif d’être finisher est atteint.
La frustration :
Le marathon des Sables est une course difficile, oui ! Cependant elle est pour moi bien moins traumatisante pour l’organisme qu’un Ultra trail du Mont Blanc. Finir 610ème est une déception. S’enchaîne les « si » :
Et si j’avais mieux géré mon hydratation la première étape, et si j’avais mieux géré mon alimentation pendant la grande étape, et si… Je pense honnêtement valoir mieux que ce classement. J’éprouve comme un arrière goût d’inachevé !
Le plaisir :
Celui d’avoir partagé cette aventure avec la tente 14, Jean Sebastien, David, Guillaume, Jérôme, Laurent, Fred et Christelle. Tous bleus, tous finishers. Que de bon moment au bivouac !
Celui d’avoir traversé des paysages magnifiques !
Celui d’avoir enfin fait connaissance avec le team E.M.A.
Le plaisir de manger lyophilisé… Euh, en fait non !
Le respect :
Pour tous ces concurrents qui ont été au bout d’eux même, souvent finisher, parfois non mais avec la même motivation, vivre leurs rêves. Hommage à Raymund Acevedo qui sans l’usage de ces jambes aura tenté l’aventure à la force des bras et défendu la cause d’Handicap International. Hommage aussi à ces 3 coureurs aveugles et leurs guides.
Et après…
Difficile de s’arrêter là. Je reviendrai, inch allah, le top 100 pour objectif. J’ai encore appris sur moi je reviendrai donc plus fort. Je connais de mieux en mieux mes points faibles, je vais apprendre à les gérer… En attendant je vais profiter de ma petite famille qui m’a tant manquée !
Vendredi 2 Avril – Transfert : OUARZAZATE / RISSANI en bus (environ 350 km, 6h00)
8h45 : J’arrive avec un peu d’avance au point de rendez-vous fixé par l’organisation.
Au même moment arrive Abdelaziz. Vêtu de son habit berbère, c’est son sac à dos « Raidlight » qui le trahi. Pas de doute, c’est un concurrent du Marathon des Sables. On discute un peu... Pour lui aussi, c’est sa première participation. Les minutes passent et bientôt, ce sont quelques dizaines de concurrents qui arrivent. Puis, c’est au tour des membres de l’organisation d’arriver.
On nous répartit dans les bus et les premières informations concernant le parcours 2010 (celles que tout le monde attend) tombent. Un road-book est diffusé dans le bus. L’étape longue ne fera pas, comme craint, 100 km. Quelques minutes plus tard, le convoi démarre, direction Rissani. Chacun reçoit son road-book et son « lunch-paquet ».
Ah, le « lunch-paquet »... ! : un « Babybel », une boite de thon à la catalane, une crêpe au chocolat, un sachet de raisins secs et un de figues, un autre de cacahouètes et un morceau de pain. Hum... Chouette !
Je passe une grande partie du temps de ce long trajet en bus à dormir, à penser au parcours, à penser à Audrey et à mon petit Maëlou.
Vers 15h30, arrivée au bivouac. Enfin presque... Les bus ne pouvant se rendre jusqu’au camp, c’est en camion militaire que nous parcourons un dernier kilomètre.
Cette fois-ci, c’est la bonne. Première étape, choisir sa maison, euh... sa toile de tente (tente traditionnelle berbère). Il n’y a que l’embarras du choix, notre convoi est le premier arrivé. Au hasard, je m’arrête sur la tente 14. Enfin, presque au hasard... : en fait, les tentes sont réparties par nationalité. 1 à 47 pour les français, 48 à 52 pour les espagnols et ainsi de suite. Une tente, c’est pour 8 coureurs. Elle est composée d’une grande toile de tissu noir très épais, d’une dizaine de morceau x de bois qui forment l’armature et de deux tapis.
Arrivés dans le même convoi, David et Jean-Sébastien me proposent une co-loc. Affaire conclue !
Le paysage qui entoure le camp est déjà magnifique. La chaleur est là. On y est !
Un peu plus tard dans la journée, fatigués d’un voyage exténuant, Christelle, Jérôme, Laurent, Guillaume et Frederick, de l’équipe Sahara Gard Aventure nous rejoignent. La tente 14 est définitivement constituée !
Samedi 3 Avril – 1ère journée sur bivouac : Contrôles administratif et technique
Bivouac 1 : N31 15.005 W4 22.393
Après une première nuit moyenne (dormir à même le sol manque vraiment de confort), petit-déjeuner prévu par l’organisation, puis en route pour les contrôles technique et administratif.
Tout va très vite : contrôle du contenu du sac de course rapide, remise du dossard, du transpondeur, des pastilles de sel, d’une fusée de détresse et enfin, contrôle médical.
Cela se gâte un peu, je n’ai ni mon certificat médical, ni mon tracé cardio (Rappel : je les ai oubliés à Casa). Un peu de stress, passage à la direction de la course et bonheur, tous mes docs leur ont été transmis. Bon pour courir !
Petit détail tout de même, pendant ce contrôle, nous rendons également notre sac de voyage, à partir de maintenant, nous n’avons plus que le strict nécessaire, à savoir de quoi courir, manger, se laver (c’est un bien grand mot) et un duvet !
Il est 10h30 et j’ai hâte que ça démarre. La journée va être longue...
Dimanche 4 Avril – Etape 1 : IRHS / KHERMOU – 29km
Temps : 4h47 / Position : 483ème / Moyenne : 6km/hr + 2 heures de pénalités = 961ème
Bivouac 1 : N31 15.005 W4 22.393
Point de contrôle 1 : N31 08.695 W4 20.499
Point de contrôle 2 : N31 04.119 W4 21.053
Bivouac 2 : N31 00.677 W4 21.309
Réveil à 5h45. Ce matin, l’autonomie alimentaire commence. Au menu de ce petit déjeuner, « Gatosport » et « Spordej » (hum... Que du bonheur !). Au moins, ce n’est pas compliqué à préparer !
Départ de l’étape à 8h30. Avant ça, fourniture de 1,5l d’eau et, à 8h15, premier briefing de course de la semaine sous l’arche de départ. L’excitation des coureurs est palpable.
8h30 ! C’est sous les rifts endiablés d’AC/DC que le départ est donné.
Je pars tranquillou, 9-10 km/h, les premières sensations sont bonnes. Le peloton s’étire doucement, mais sûrement. Après quelques minutes, je rejoins Jérôme, nous allons faire un bout de chemin ensemble.
Le début de cette première étape est assez roulant et vient très vite le CP1 (km 13.4). Appoint d’eau, 1 gel énergétique plus tard et c’est reparti. Je vogue dans les 200 premières places, assez surpris d’ailleurs. Il y a un petit vent frais qui atténue la sensation de chaleur.
Km 18... Après une petite ascension, ça se corse. Je ressens des vertiges. Après ce que j’ai vécu pendant la Transmarocaine, je les redoutais. Je marque donc une pause, mange un peu de saucisson (faut pas se laisser aller non plus), 2/3 noix de cajou et hop, je repars. Les sensations ont changé, je ne suis plus aussi à l’aise, je n’ai plus de capacité à accélérer, au contraire, je ralentis peu à peu.
CP2 (km 22.2), à nouveau l’appoint d’eau, une barre de céréales, ça ne va pas si mal ! Enfin, c’est ce que je crois. Au fil des kilomètres, mon état de faiblesse s’accroît.
Km 26, reste 3 km pour atteindre le bivouac, il est en vue ! Je marque une nouvelle pause, je suis très faible. Je mettrai près de 10 minutes à redécoller (après deux tentatives). Je n’ai plus de forces et j’ai le moral au fond des chaussettes (si mal le premier jour !!!). Je finis par prendre la direction du bivouac, une longue ligne droite. Des coureurs me dépassent sans cesse. En même temps, je marche au ralenti. Je crois qu’il me faudra près de 40 minutes pour parcourir ces 3 kilomètres.
Accompagné par Belkir, de l’équipe Enfance Maghreb Avenir, qui a ralenti son rythme pour me mener à bon port, je passe la ligne d’arrivée de cette première étape vers 14h.
Je ne tiens plus debout. Je suis vite pris en charge par l’équipe médicale et transféré à la clinique du bivouac. Verdict : je suis complètement déshydraté, lyophilisé comme ils le disent... N’arrivant pas à boire, je suis perfusé*. A ce moment-là, je pense ma course. Je pense à tous ceux qui me suivent, qui me soutiennent, à ma petite famille…, je verse quelques larmes !
Toute la tente 14 vient prendre de mes nouvelles par vagues successives. Hier inconnus, aujourd’hui compagnons de route... Ce soutien me fait vraiment plaisir.
4 litres de sérum phy et 0,5 litres de solution sucrée plus tard, j’ai repris des forces. Il est 19h00 et après avoir uriné (condition de sortie de la clinique), je peux regagner la tente. Au moins ai-je le droit de repartir demain !*Règlement : Pendant la course, 1ère perfusion = 2 hrs de pénalité / 2ème perfusion = mise hors course
Lundi 5 Avril – Etape 2 : KHERMOU / JEBEL EL OTFAL – 35,5km
Temps : 5h15 / Position : 141ème / Moyenne : 6.67km/hr
Bivouac 2 : N31 00.677 W4 21.309
Point de contrôle 1 : N30 55.425 W4 23.191
Point de contrôle 2 : N30 54.978 W4 27.361
Point de contrôle 3 : N30 53.290 W4 32.138
Bivouac 3 : N30 51.162 W4 34.239
5h45, c’est parti pour ce qui va devenir un rituel toute cette semaine. J’ouvre les yeux, je reste dans mon duvet, mets mon short de course et extraction du cocon. Il fait bon. Arrive rapidement l’équipe berbère affectée au démontage des tentes et à 6h10, nous n’avons plus de toit. Peu importe, je continue à m’équiper : crème pour les pieds, booster (chaussettes de compression), chaussettes, guêtres anti-sable, chaussures, préparation du petit-déjeuner… Ce matin, du salé avec un hachis (celui que je n’ai pas mangé hier puisque j’étais à la clinique). Puis suivent la récupération de l’eau (distribution du matin), le remplissage des gourdes, le reconditionnement du sac,…
Ce matin, je me sens bien, je n’ai pas mal aux jambes. Je suis juste inquiet pour le déroulement de l’étape : vais-je tenir ? Première chose pour ne pas être à nouveau déshydraté, il faut boire. Alors, je bois, je bois, je bois… sans oublier de consommer des pastilles de sel (ration de 10g par jour).
8h30, AC/DC, c’est le départ !
Au programme du jour, une étape plutôt vallonnée avec quelques belles montées, dont une sur 300m de D+ et une pente allant jusqu’à 25%. J’adore cette étape. Il y a du relief, il faut souvent relancer, le paysage est grandiose.
En plus, je me sens physiquement vraiment bien. Mais je me freine, il faut gérer, surtout après ce qui c’est passé hier, je suis un peu dans l’inconnu.
Au final, je passe la ligne d’arrivée en 141ème position et en pleine forme… C’est bon pour le moral !
Je rejoins la tente 14 où Laurent, Jérôme et Jean-Sébastien sont déjà arrivés. Oui, oui, il y avait des bons dans cette tente ;-))) Suivent bientôt Guillaume, Fred, David et Christel.
Après s’être mis à l’aise, tongs et caleçon, la première occupation est de se préparer à manger (repas de l’après midi). Après cela, direction le cybercafé pour envoyer un petit message à Audrey.
19h00, repas du soir...
20h00, tout le monde au dodo...
Mardi 6 Avril – Etape 3 : JEBEL EL OTFAL / TAOURIRT MOUCHANNE – 40km
Temps : 5h45 / Position : 196ème / Moyenne : 6.96km/hr
Bivouac 3 : N30 51.162 W4 34.239
Point de contrôle 1 : N30 48.893 W4 41.599
Point de contrôle 2 : N30 45.488 W4 47.307
Point de contrôle 3 : N30 39.864 W4 46.689
Bivouac 4 : N30 37.937 W4 44.66
La plus dure des étapes (pour moi !) : 3 grandes lignes droites de 12km au milieu de rien.
Un cagnard comme ce n’est pas possible, le vent dans le dos ne me rafraîchit pas. Je cours jusqu’au CP2. A partir de ce point, j’abdique et me mets en mode marche. Cette étape me parait interminable, je m’ennuie !
Seule la rencontre d’un troupeau de dromadaires vient casser la monotonie. En plus de cela, je commence à ressentir de fortes douleurs dans les épaules (le manque d’entraînement avec le sac se fait ressentir).
Après 5h45 de course, je passe la ligne d’arrivée en 196ème position (on dirait que l’étape a été longue pour tout le monde... à moins que l’étape de demain, 82km, ait freiné les ardeurs de certains concurrents).
J’arrive à la tente un peu faiblard. J’ai faim ! Si faim que je suis limite de tomber dans les pommes !
Un voile noir, je tombe à la renverse… Fred qui vient d’arriver pique un 100m jusqu’à la tente de contrôle pour demander l’intervention d’un médecin. Sitôt dit, sitôt fait ! En quelques minutes, le staff médical est à la tente. Pouls, tension, mise en position latérale de sécurité... Je fais un début d’hypo… Pour moi, rien à voir avec dimanche, je suis conscient, je manque juste de forces ! Fred (encore) me passe son thé. Ça fait du bien, mais ce que je veux, c’est manger ! Fred (toujours) me fait chauffer de l’eau (je n’ai pas la force de le faire tout seul) et je me prépare des pâtes bolognaises. Ça fait du bien. Entre deux, j’ai convaincu le staff médical que tout allait bien !
Le fil de la journée reprend son cours normal : changement de tenue, mail…
Autre rituel, la distribution du courrier ! J’en ai chaque jour, cela donne vraiment du baume au cœur !
Mercredi 7 Avril – Etape 4 : TAOURIRT MOUCHANNE / OUED EL JDAID – 82,2km
Temps : 26h00 / Position : 792ème / Moyenne : 3.15km/hr
Bivouac 4 : N30 37.937 W4 44.666
Point de contrôle 1 : N30 37.178 W4 36.690
Point de contrôle 2 : N30 42.752 W4 33.919
Point de contrôle 3 : N30 48.463 W4 31.448
Point de contrôle 4 : N30 44.625 W4 26.402
Point de contrôle 5 : N30 43.544 W4 20.737
Point de contrôle 6 : N30 45.371 W4 15.279
Bivouac 5 : N30 49.891 W4 12.977
The « étape », celle que tous les coureurs redoutent !
Avec un peu de retard au démarrage, le départ est donné à 9h15 sans les 50 premiers du classement, ainsi que les 5 premières féminines qui partiront 3 heures après. Le peloton part doucement, d’abord en suivant un mauvais cap (pas facile quand les caïds ne sont pas là), puis vite en prenant la direction du CP1 situé à 12.8km.
Je me retrouve rapidement dans les 100 premiers, ce qui ne me réjouit pas... Je vais probablement trop vite et je lève donc le pied. Cette étape, il faut la gérer ! Mon plan est le suivant (je devrais dire était le suivant) : pause-déjeuner au CP2 vers 12h00, pause-dîner vers 18h00 au CP4 et arrivée vers 0h00 !
Tout ce passe comme prévu jusqu’au CP2. En plus d’avoir de bonnes sensations, le paysage est à couper le souffle : montagnes, dunes,… Au CP2, après 26.6km, je fais donc ma première pause bouffe. Ça aurait dû être du porc à l’indienne, ça devient une soupe sans goût, et pour cause, j’ai mis trop d’eau ! Pas plus affamé que ça, je fais l’impasse sur le dessert (« Spordej »).
J’attaque à nouveau doucement, en marchant, histoire de digérer un peu et puis il fait chaud, très chaud (42° à l’ombre, sauf que l’on est en plein soleil). Ça m’arrange de ne pas puiser dans mes réserves en courant par cette chaleur.
Le problème de la marche, c’est que le corps s’y habitue et il est bien difficile de reprendre en courant. Je finis donc par opter pour une section marche entre le CP2 et le CP3. Pendant ce temps-là, la tête de course, ceux qui sont partis 3 heures après, nous rattrape. Ça galope !
CP3, j’ai faim. Je marque donc une nouvelle pause pour m’enfiler un délicieux « Spordej » (faut que je vous fasse goûter... !). Je ressens pour la première fois des échauffements sous les pieds, mais aussi entre les cuisses. Je repars du CP3 quasiment en même temps que Fred. J’alterne d’abord course à pied et marche, puis me mets en mode marche rapide (7km/h). Je redouble ainsi les nombreux concurrents qui m’étaient passé devant pendant mes pauses-déjeuner.
J’arrive au CP4 vers 18h00, objectif atteint : le CP4 représentait la barrière horaire mi-course à atteindre avant 1h00 du matin.
Aussitôt le CP atteint, je ressens un coup de mou, j’ai encore faim. Problème, je n’arrive pas à manger. Est-ce parce que j’ai encore transformé mon plat de pâtes en soupe infâme ? Je continue de m’affaiblir à un tel point que je demande au staff médical de prendre ma tension, histoire de voir si c’est seulement psychologique ou si c’est réellement physique. Résultat : 11/5, ce qui n’est pas bien haut en période d’effort. Je décide donc de marquer une pause, d’essayer de faire une sieste d’1h en espérant que j’aurai retrouvé l’envie de manger au réveil. Oui, mais voilà, impossible de trouver le sommeil… Donc, après 2h d’attente, toujours aussi faible, je décide de faire une vraie coupure. J’ôte les chaussures, je sors le duvet, je passe un haut sec et en avant pour un petit dodo. Cette fois-ci, je trouve le sommeil. Vers 0h30, je me remets en configuration course. Je me sens mieux, la faim a disparu, j’avale une barre de céréales au cas où. Je quitte finalement le CP4 vers 1h40, après avoir attendu près de 40 minutes qu’un doc me « strappe » le pied (ampoule).
Après 15 minutes de marche, je sens que ça ne va pas si bien que ça, puisque, en fait, j’ai toujours cette sensation de faim. La liaison jusqu’au CP5 est longue : 11km dont 9 de dunes dans la nuit, ça use !
Arrivé au CP5, km 51, je décide de m’arrêter là jusqu’au petit jour. Pas la peine de continuer ainsi, la route est encore longue. A ce moment-là, je sais que je peux faire une croix sur mon objectif classement d’avant course : le top 200. Je me concentre donc sur l’autre objectif : finir la course !
Jeudi 8 Avril – Etape 4 : Suite
Jeudi matin, 6h00, le jour se lève ! Qu’est ce que j’ai bien dormi ! Un peu de courage, il faut finir cette étape. Avant de repartir, je me prépare une soupe (volontairement cette fois-ci). Ça fait du bien !
Quelques coureurs se sont eux-aussi arrêtés au CP pour dormir, certains à même le sable. Les visages sont fatigués. Mais le plus dur est fait... Il reste 31km à parcourir avant 19h00 ce soir. Le lever du soleil accroît encore la beauté du paysage qui nous entoure. Je finis par repartir tranquillement en marchant, pas de motivation pour courir... la déception d’avoir raté mon étape !
Vers 11h00, je passe la ligne d’arrivée de l’étape en 792ème place, plutôt frais !
La tente 14 est au complet.
Vendredi 9 Avril – Etape 5 : OUED EL JDAID / ERG ZNAIGUI – 42,2km
Temps : 6h23 / Position : 452ème / Moyenne : 6.57km/hr
Bivouac 5 : N30 49.891 W4 12.977
Point de contrôle 1 : N30 54.809 W4 07.588
Point de contrôle 2 : N30 51.934 W4 02.355
Point de contrôle 3 : N30 55.832 W3 56.809
Bivouac 6 : N30 58.073 W3 54.662
L’étape marathon de la semaine ! De bonnes sensations au départ, je suis même surpris d’arriver si vite au CP1 (du moins, le temps m’a semblé passer vite).
L’arrivée au CP2 me semble déjà plus longue. A partir de ce point, je me mets à marcher. A nouveau, plus de motivation, en fait, encore moins que les fois précédentes. Le classement est joué (l’étape d’hier a provoqué des écarts irrattrapables). La barrière horaire pour cette étape était au CP2 (c’est passé), reste qu’il faut aller au bout. J’ai très mal aux épaules, je marche souvent les mains sur la tête tel un prisonnier (prisonnier du désert...?).
Passé le CP3 je repasse en mode course à pied, il ne reste plus que 6 km. L’émotion est grande. A ce stade de l’épreuve, il est quasi-certain que j’irai au bout. Je tiens mon marathon des sables !
Je passe la ligne en 463ème place.
Sous la tente, l’ambiance est à la bonne humeur. Chacun se réjouit d’avoir été au bout (même si c’est demain que ça s’arrête vraiment). Fred et Jean-Sébastien, notamment, pansent une dernière fois leurs blessures. Jean-Seb, 30ème au classement général, aura couru toute la semaine les pieds meurtris par les ampoules...
Chapeau !
Samedi 10 Avril – Etape 6 : ERG ZNAIGUI / MERZOUGA – 21,1km
Temps : 2h56 / Position : 430ème / Moyenne : 7.15km/hr
Bivouac 6 : N30 58.073 W3 54.662
Point de contrôle 1 : N31 04.384 W3 56.825
Ligne d’arrivée : N31 05.401 W4 00.310
Cette fois, on y est ! Dernier matin, dernier départ... Dans quelques heures, on aura vaincu la 25ème édition du Marathon des Sables et ses 250km. On épure les derniers kilos superflus du sac : réserve de bouffe, réchaud, fringues HS… Et on se présente dans l’aire de départ. C’est la fête !!!
Reste une inquiétude, la dernière difficulté, le passage des dunes de Merzouga, les plus hautes du Maroc.
30 minutes avant, le gros du peloton, les 50 derniers coureurs de l’étape d’hier prennent le départ. Certains ont des béquilles. Ils peinent souvent à marcher et chaque pas laisse apparaître sur leur visage la souffrance...
Courage et respect.
9h00, départ final et ça part plutôt vite. Pour ma part, j’y vais tout doux. Au bout d’une semaine, je commence à bien sentir la fatigue physique (les genoux, le dos,…). Néanmoins, je cours la plus grande partie du parcours.
Le passage des dunes de Merzouga se fait finalement sans problème, enfin pour moi... A l’entrée de la passe, je double Armelle (ça ne s’invente pas), elle est en pleure, non pas parce qu’elle est contente d’arriver mais de douleur (pieds meurtris par les ampoules). Je ne l’ai pas vu à l’arrivée, mais j’imagine que ses larmes se sont transformées en larmes de bonheur. Sortie de la passe des dunes, à 300m du but, je choisis de faire un détour. Je veux profiter de ce moment à l’écart de l’agitation qui règne sur l’aire d’arrivée. Je verse quelques larmes, je pense à Audrey, à Maëlou, à ma famille, à mes potes, à tout ce qui s’est passé depuis dimanche, les instants de doute, ceux d’euphorie, les rencontres… Je suis fier d’être arrivé au bout.
Je reprends enfin mon cap vers la fin de cette aventure.
Les membres de l’association EMA sont là pour nous accueillir*.
Patrick Bauer me remet la médaille du 25ème MDS (comme à tous les coureurs sans exception), perception du lunch-paquet de retour…
Je passe une heure sur l’aire d’arrivée, puis grimpe dans le bus direction Ouarzazate...
Fin de l’aventure !
Pour une autre conquête sportive...
Ah au fait, Abdelaziz, fini à la 5ème place du classement général…
Temps final : 53h07 / Position : 610ème / Moyenne : 4.69km/hr
*Rappel : En parallèle de cette course, l’objectif était de collecter des fonds pour le projet d’E.M.A. qui concerne la réhabilitation du collège Dakhla à 30km de Casablanca. Chose faite avec 10 000 € versés par Aircelle à E.M.A. Maroc.
Voilà, c'est fini. Dans quelques heures, je reprends l'avion pour Casa.
Cette 25ème édition 2010 du Marathon des Sables , ma première, me laisse la tête pleine de souvenirs et d'images. Il y a eu des moments durs, mais aussi ceux d'euphories. J'aurai été au bout de ce que je pouvais faire, mon corps m'a parfois dit stop, je l'ai écouté.
Une pensée pour ces concurrents qui n'ont pas pu aller au bout de leur rêve.
Un hommage à ces 3 participants aveugles et à leurs guides qui ont franchis le ligne d'arrivée...
Ce soir, je vais retrouver ma petite famille, j'ai hâte...
Merci à tous pour vos encouragements et votre soutien.
A bientôt pour le récit de ce MDS
Commençons par ces commentaires d'Armel au sujet de l'étape 5 reçus hier tardivement :
"Cette fois-ci, c'en est presque terminé. L'étape du jour s'est bien passée, un petit coup de mou au milieu, mais rien de bien méchant.
Tout le monde au bivouac a le sourire. Demain, il restera 21,1 km avec un final dans les dunes de Merzouga. De très grandes dunes au programme donc.
Beaucoup de choses me traversent la tête, beaucoup d'émotions (l'arrivée risque d'être "dure" demain, j'ai déjà du mal à retenir mes larmes).
Après l'arrivée, retour à l'hôtel à Ouarzazate (6/7h de bus).
En attendant, ce soir, au bivouac, concert de musique classique (opéra de Paris, ça assure)."
Aujourd'hui, donc, après un concert pré-nocturne mené par une cantatrice et 12 musiciens de l'Opéra de Paris, dernière étape du 25ème Marathon des Sables. Une étape riche de 21 km de dunes à la fois envoûtantes de beauté et si terribles qu'elles ont inspirées le nom de baptême du Marathon des Sables il y a vingt-cinq ans (dixit Darbaroud).
90 abondons ont déjà eu lieu depuis le début de l'épreuve. Souhaitons aux concurrents restants en course de rallier tous Merzouga.
Et c'est chose faite pour notre coureur ! BRAVO !!! Armel a atteint le but ultime de ce Marathon des Sables 2010 ! Il a rejoint Merzouga un peu avant 12h30 et nous avons eu la chance de l'avoir eu au téléphone à son arrivée ! Il était très ému et également très fatigué.
Des petits commentaires personnels pour saluer cela :
De notre petit Maël : "Bravo à mon Papa ! Mon Papa, mon héros ! Je suis le plus fier des petits garçons car mon Papa, il fait des choses un peu folles, mais tellement méritantes !"
De ma part : "Soulagée et heureuse, je suis fière en pensant à ce que tu viens de réaliser. Tu as, en cette 1ère participation au Marathon des Sables, réalisé un de tes rêves ! Bravo pour ton courage et ton engagement dans cette nouvelle conquête sportive ! Et merci enfin pour la richesse des expériences que tu nous fais partager"
10/04/10 - ETAPE N°6 : ERG ZNAIGUI /MERZOUGA– 21,1 Km | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Carte de l'étape
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Par Audrey
42,2 km attendent les concurrents du Marathon des Sables en cette avant-dernière et 5ème étape.
Une nouvelle épreuve après celle vécue les 2 jours précédents (30 abondons juste au cours de l'étape 4).
Parti à 8h45, Armel la finalisera en 6h23 et arrivera donc à près de 15h10 en 452ème position.
L'heure n'est plus à la compétition en tant que telle, mais à la sagesse. L'objectif est maintenant de rallier Merzouga à l'issue de la 6ème étape du MDS.
On souhaite donc bonne chance à notre coureur en pensées (le service mail est cloturé depuis 16h00 heure française) pour la dernière étape du Marathon des Sables 2010 !
09/04/10 - ETAPE N°5 : OUED EL JDAID/ERG ZNAIGUI – 42,2 Km | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Carte de l'étape
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Par Audrey
9h14, mercredi... Départ de cette fameuse 4ème étape du MDS 2010 pour notre coureur (les départs se feront en décalés aujourd'hui.
82 km à parcourir sous un soleil et avec des températures dignes d'un plein été saharien.
Tout va, à priori, bien jusqu'au 4ème point de contrôle. Cela fait 9h30 qu'il est parti, il 336ème.
Pourtant, il mettra quasiment le double de temps pour arriver au check-point suivant à près de 4h00 du matin.
Et c'est là qu'il décidera de stopper cette 1ère journée.
C'est sûrement avec toute la persévérence qu'on lui connaît qu'il repartir le lendemain matin pour finalement achever cette étape 26h00 après le départ, à 11h14 et 617ème au classement de l'étape.
On essaie d'imaginer toute la difficulté de l'épreuve et on ne peut que féliciter notre coureur d'être aller au bout de ce périple de 82 km.
Mais reportons-nous plutôt à ses impressions sur ces 2 jours écoulés :
"Me voilà venu à bout de cette interminable étape en 26h00 ou pas très loin.
Que dire... Première partie très belle. Arrivé à 18h00 à la barrière horaire (la limite était 1h00 du mat), j'ai eu beaucoup de mal à avancer la nuit, je n'arrivais plus à m'alimenter.
Je vais prendre une claque au classement mais je suis arrivé. Maintenant, je me concentre sur demain. Encore 42,2 km, ça être très long encore je pense. Je n''en peu plus de cette chaleur et de cette bouf...
Bref demain sera un autre jour à gérer pour en finir tranquillement samedi avec les derniers 26 km."
07-08/04/10 - ETAPE N°4 : TAOURIRT MOUCHANNE / OUED EL JDAID – 82,2 Km | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Carte de l'étape
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Par Audrey
Une 3ème étape qui confirme la précédente : une arrivée en 196ème position !
Le tout en 5h45 et une moyenne de 6,96.
Les commentaires du jour de notre coureur :
"Aujourd'hui a été une étape très très dure, 40km, plus 40° à l'ombre sauf qu'on était tout le long du parcours au soleil, ouch. Je crois que je termine dans les 300, mais dans le dur (apparition des premières courbatures), mais tout va bien.
L'ambiance dans la tente est super sympa, il y a comme un esprit d'équipe qui s'est instauré (ce n'est pas la tente EMA, tout le monde dispersé).
Demain c'est l'étape de verité, 80 km, la chaleur doit être plus forte encore. Je crois que je vais me mettre en mode marche. Je pense que je vais mettre au moins 15 hrs, donc pas de message demain ! L'objectif est toujours de finir. Ca va !"
06/04/10 - ETAPE N°3 : JEBEL EL OTFAL / TAOURIRT MOUCHANNE – 40 Km | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Carte de l'étape
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Déroulement d'une étape type Source : www.darbaroud.com
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